Magnifiques et dépaysantes, les forêts réunionnaises sont à la démesure d’une nature à grand spectacle. Non par leur dimension fortement réduite par l'occupation humaine, mais par leur diversité et leur richesse biologique.

Bien qu’elle n’en produise plus, La Réunion appartient au monde du riz. Ramené d’Inde et de Madagascar, adopté par tous, le riz est un ferment de la créolité réunionnaise. Base alimentaire, il a longtemps constitué une rente pour le grand commerce colonial. Il nourrit une tempête politique dans la première moitié du XXe siècle.

Aux Comores, jusqu’en 1990, le système du « mercenariat » reposa sur l’enracinement économique d’anciens soldats de fortune ayant raccroché et sur la sécurité que lui conférait la Garde présidentielle encadrée par douze mercenaires blancs aux ordres de Bob Denard.

Le 5 novembre 1989, le Président de la République fédérale islamique des Comores, Ahmed Abdallah, 70 ans, organise un référendum devant lui permettre de briguer un mandat présidentiel supplémentaire. Il sera assassiné vingt-et-un jours plus tard.

Ivresse du lagon un jour de vent et d’orage. Monde inversé où la clarté vient de l’eau, d’un vert laiteux luminescent, et l’obscurité du ciel traversé d’un plafond de nuages noirs. La noirceur, en lui enlevant ses couleurs, donne au décor un aspect fantastique. La puissance du vent éveille les sens. Tiède, bruyant, étourdissant, l’alizé fait frissonner la surface de la mince couche d’eau, il lui arrache une pluie fine, fraîche et salée… Une part de l’histoire de l’île Maurice s’est jouée sur ce lagon magnifique, accaparé aujourd’hui par le grand business touristique.

Frappant leur propre monnaie en 1849, les Kerveguen ont été la dynastie la plus puissante de l’histoire réunionnaise. Ils incarnent l’apogée des grands domaines sucriers. Entreprenants, sans état d’âme, ils bousculent jusqu’aux pouvoirs établis.

Après avoir suivi, jusqu’à la défaite française de 1810, une voie similaire à celle de La Réunion, l’île Maurice devient la grande escale anglaise sur la route des Indes. Mais c’est sa nature indienne qui frappe surtout le visiteur. « Une petite Inde » disait Gandhi…

Du sang noir dans les veines de l’aristocratie créole ! Au début du XIXe siècle, une grande peur envahit la société blanche de Bourbon. Esprit indépendant, féru d’histoire, l’abbé de Saint-Paul aurait tenu une généalogie détaillée des familles depuis l’origine du peuplement. Un registre des ascendances inavouables…